Loin d'un
cadre familial classique et idyllique, le noyau familial est ici désintégré.
On peut supposer que ce dernier n'est que le reflet des récentes
évolutions sociologiques avec, notamment, l'explosion dans tous les
pays développés des familles monoparentales. L'accent est
mis dans le film sur la relation père-fils. Le père, traumatisé
par la mort de Corail et sur-protecteur au possible, ne veut faire prendre
aucun risque à Némo du fait de son handicap de naissance à
la nageoire. Il craint que son fils ne l'aime pas. Son voyage et les rencontres
qu'il va y faire vont le transformer. La rencontre avec la colonie des tortues
est un des passages clés, avec la relation idéale entre Crush
et un de ses fils qu'il laisse libre ne naviguer dans le courant, lui montrant
ainsi qu'il a confiance en lui. A la fin, Marin est métamorphosé,
entreprenant : c'est lui désormais qui guide son fils à l'école.
Sûr de lui, Il est enfin drôle et réussit même
à faire rire ses voisins et à assumer sa position sociale
de poisson clown. |
Ce
film reste classique dans le sens où rien donc de subversif n'émerge.
Personne n'est réellement mauvais dans le film puisque même
certains requins sont serviables et s'offrent la coquetterie de raccompagner
galamment Dory à la fin. Mais L'opposition classique entre le réalisme
de l'image de synthèse, froide, métallique et impersonnelle,
et la puissance d'évocation du rêve et de l'imaginaire du dessin
traditionnel est ici mise à mal. Les avancées technologiques
ont permis aux images de synthèse d'acquérir une douceur,
une rondeur des formes et une fluidité d'animation qui lui permettent
de tenir la dragée haute aux dessins classiques. Certaines séquences
du film servent admirablement l'évocation du merveilleux (chatoiement
des décors sous-marins, des couleurs) alors que d'autres sont saisissantes
de réalisme, comme celle où Némo se fait capturer par
les plongeurs. Le spectateur a vraiment l'impression d'une juxtaposition
" à la Roger Rabbit" d'images réelles et animées
dans un même plan, permettant ainsi de jouer à fond les cartes
du réalisme et de l'émotion. |
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Gurney |